Ôtez donc ce chapeau de ce fût

europe1

1. La faute
2. La règle
3. Ce que j’en dis…

Rachida Dati, elle, s’est montrée intarissable quand elle fût invitée à commenter la passe d’armes Copé-Fillon.

Avis de gros temps à l’UMP, Hélène Favier, europe1.fr, le 24 mai 2012

La règle :

Conjugaison du verbe être au passé simple de l’indicatif

je fus
tu fus
il fut
nous fûmes
vous fûtes
ils furent

leconjugueur.lefigaro.fr

Ce que j’en dis…

« Le seul moyen de se débarrasser d’une tentation est d’y céder », écrivait Oscar Wilde. Il convient pourtant de résister à celle-ci. Prodiguer une inflation circonflexe à un verbe au passé simple, lorsqu’il s’accorde avec la troisième personne du singulier, est inconvenant. Il faudrait écrire ici, sans la moindre fioriture : Rachida Dati, elle, s’est montrée intarissable quand elle fut invitée à commenter la passe d’armes Copé-Fillon.

Ce fût n’est toutefois pas une pure invention. Il peut désigner un tonneau. Il peut aussi s’agir du verbe être, mais conjugué à la troisième personne du singulier de l’imparfait du subjonctif. La maîtrise de ce temps n’est pas franchement aisée. Nous n’entrerons pas aujourd’hui dans le détail de ses arcanes. Mais on peut signaler qu’il s’emploie dans les mêmes contextes que le subjonctif présent, à ceci près que l’on se place dans le passé.

On ne dira pas : quand elle soit invitée à commenter mais quand elle est invitée à commenter. Il en va de même au passé. Par contre, de même qu’on peut dire : il faut qu’elle soit invitée à commenter, on peut dire : il fallait qu’elle fût invitée à commenter. On imagine d’ici les regrets de l’auteure de cette coquille : cet accord n’était pourtant pas compliqué à faire, encore aurait-il fallu que j’en susse correctement les règles.

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