Google fait une faute d’orthographe par recherche

Capture d'écran de la recherche Google "Je ne ferai plus de fautes d'orthographe."
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Recherche « Google fait des fautes d’orthographe »,
effectuée dans Google.fr le 04/11/2020

La règle :

En français, on considère que le pluriel commence à 2.

« 1,5 kilomètre » ou « 1,5 kilomètres » ?, Projet Voltaire

Ce que j’en dis…

Ce n’est pas une mince prouesse que de commettre des millions de fautes d’orthographe quotidiennement. C’est pourtant l’exploit réalisé par un petit moteur de recherche né à la fin des années 90 au cœur de la Californie.

Celui-ci indique à l’utilisateur le temps qu’a pris sa requête. Visiblement, il se contente de concaténer (autrement dit de juxtaposer) à cette durée l’unité secondes, systématiquement au pluriel. Or, comme dit plus haut, en français, le pluriel commence à partir de deux. Ce n’est pas le cas en anglais, où il commence après un.

Néanmoins, même si on voulait excuser Google de cette erreur au prétexte qu’en anglais les règles sont différentes, dans le cas présent, la valeur est inférieure à un : on doit donc accorder au singulier, sans le moindre doute possible. Ceci étant dit, il est vrai que coder une condition qui mette un s à seconde à partir de deux et qui n’en mette pas en dessous de deux n’est pas à évident*, tout comme il est vrai que Google est une petite structure aux moyens limités.

*Si vous n’avez pas de notions en programmation, sachez que c’est en réalité très facile à réaliser, même pour un débutant.

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La plupart l’accordent au pluriel

 

La plupart des ministres est sortie, quand on voit Edouard Philippe traverser le hall avec son monsieur retraites pour un dernier point.

Quotidien première partie (à environ 7 min 05 s),
TMC, émission du 11/12/2019

La règle :

La plupart (…), comme donneur d’accord, est un pluriel, ordinairement masculin, parfois féminin.

Le bon usage de la langue française 14e édition, Maurice Grévisse et André Goosse, 737 a p. 947

Ce que j’en dis…

Encore un cas où le français est paradoxal. Plupart est bien précédé de l’article singulier la. Pourtant, il est considéré comme un pluriel… dans la plupart des cas.

S’il est suivi d’un pluriel, pas d’entourloupe, on accorde au pluriel. Ainsi : la plupart des Français soutiennent la grève.

S’il n’est suivi d’aucun complément, même chose. Exemple : ah, ces éditorialistes, la plupart disent n’importe quoi.

Par contre, lorsque la plupart est suivi d’un singulier, il faut accorder au singulier. L’expression a alors le sens de la plus grande partie de. Ainsi : la plupart de cette réforme est inutile, néfaste et injuste. Ou encore : la plupart de ce billet a des exemples partisans.

 

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Le seoir se couche sur la sierra

 

Vous choisissez l’appellation qui vous sierra du moment que c’est propre et que ça fonctionne.

Pourquoi Michel Cymes déconseille d’aller aux toilettes avec son smartphone,
RTL.fr, 19/11/2019

La règle :

Conjugaison du verbe seoir au futur simple de l’indicatif : il siéra.

Conjugue ta mère

Ce que j’en dis…

Quiconque aime les parfums surannés sera rempli d’aise par le verbe seoir. Aujourd’hui peu usité, celui-ci est défini ainsi par Le Robert : « être considéré comme convenable, comme agréable, correct, normal ». Exemples : écrire une chronique sur l’usage du portable au toilette sied bien à l’humour de Michel Cymes ou : cette culotte fendue te sied à merveille. L’adjectif seyant dérive d’ailleurs de seoir.

Le mot sierra existe lui aussi, mais il désigne une « chaîne de montagnes aux sommets plats ou accidentés » (Cnrtl.fr). Un terrain difficilement praticable, qui a fait choir (et non pas seoir) Michel Cymes.

 

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Un infinitif dur comme faire

 

Je me suis faite embarquer par les pompiers.

La grande darka (à 20 min 25 s),
C8, émission du samedi 09/11/2019

La règle :

Notez que le participe passé de faire est toujours invariable quand il est suivi d’un infinitif, même quand il est pronominal.

Reverso

Ce que j’en dis…

Eh oui, encore du verbe pronominal ! Mais cette fois, on peut retenir la simple règle énoncée ci-dessus sans se triturer les méninges. Ainsi, on dira : la cliente s’est fait avoir, les policiers se sont fait tirer dessus, les manifestantes se sont fait entendre. Ou encore : cette chroniqueuse étourdie s’est fait piéger par un verbe pronominal.

Illustration : Dictionnaire encyclopédique Brockhaus et Efron, domaine public

 

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La liaison dangereuse d’Alain Finkielkraut

 

Il a été, pendans un certain temps, incarcéré en Suisse.

Alain Finkielkraut, dans La Grande Confrontation (à 1h 23 min 20 s),
LCI, 14/11/2019

La définition de pendant :

Tout au long de.

Cnrtl.fr

Ce que j’en dis…

Voilà un bel appel à l’humilité : même les académiciens se trompent. Concentré sur sa défense de Roman Polanski (et on peut comprendre que cela demande une certaine attention), Alain Finkielkraut en oublie que pendant finit par un t et non par un s. A moins que le philosophe ait voulu célébrer, à sa manière, les 25 ans de La cité de la peur, en faisant z’un clin d’œil discret à un sketch des Nuls.

Illustration : Jérémy BarandeLicence Creative Commons

 

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Pas d’accord pour se rendre compte !

 

A ce moment-là, ils se sont rendus compte que la victime est une femme et qu’elle était ligotée aux mains et aux pieds.

Un corps de femme ligoté repêché dans le Rhône à Lyon,
France Soir,
31/10/2019

Les règles :

Pour les emplois réfléchis ou réciproques (…), l’auxiliaire être étant mis pour avoir, le participe passé s’accorde comme s’il était conjugué avec avoir, c’est-à-dire avec le complément d’objet direct placé avant.

Le nouveau Bescherelle – 1. L’art de conjuguer, Hatier

Le participe passé conjugué avec l’auxiliaire avoir s’accorde avec le complément d’objet direct placé avant le verbe. S’il n’y a pas de complément d’objet direct, ou si le complément d’objet direct est placé après le verbe, le participe passé reste invariable.

Idem

Ce que j’en dis…

Certains lecteurs auront peut-être le sentiment d’avoir déjà lu les règles susmentionnées. Ils ne se trompent pas. Un précédent billet évoquait (et évoque toujours, d’ailleurs) l’accord du participe passé des verbes pronominaux. La pédagogie, dit-on, est affaire de répétition.

Pour la locution se rendre compte, le principe reste le même. Il faut accorder avec le complément d’objet direct (COD), s’il est placé avant le verbe. Ici, se est complément d’objet indirect (COI). Ils ont rendu compte à qui ? À eux-mêmes. D’une manière générale, ainsi que l’indique, avec clarté, la Banque de dépannage linguistique de l’Office québécois de la langue française, on n’accorde jamais avec l’expression se rendre compte. Sauf lorsque le guitariste s’est rendu compte que son instrument sonne faux, auquel cas il l’accorde.

Illustration : rawpixel.com

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Quelque temps : de la continuité de la durée

quelque-temps-horloge-prague
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Nous vous parlions il y a quelques temps de Vatefaireconjuguer.com, pour vérifier la conjugaison des verbes.

Scribens, le correcteur d’orthographe en ligne, commentcamarche.net, 07/03/2013

La définition de quelque

Quelque, en un seul mot, peut être employé comme adjectif indéfini (comme tel, il s’accorde en nombre avec le nom auquel il se rapporte) :

– au singulier, pour marquer une indétermination portant sur l’identité ou la quantité (…)

– au pluriel, pour indiquer un nombre indéterminé et peu considérable

Quelque, quelque…que, quel que in Questions de langue sur le site de l’Académie française

Ce que j’en dis…

L’indivisibilité de l’être humain avait déjà été évoquée sur ce blog. Il est question cette fois du caractère non dénombrable du temps. Le temps n’est pas une unité de mesure, il est donc absurde d’évoquer un nombre de temps*, que ce nombre soit fixé ou indéterminé. Ainsi, dans l’expression quelque temps, le mot quelque demeure invariable et ne prend donc jamais de s. Il exprime l’idée d’indétermination sur une substance. Quelque temps revient donc à un certain temps.

Il n’est pas toujours facile de s’en sortir avec quelque, comme un billet précédent s’attachait à le montrer… il y a quelque temps. Mais il est fâcheux de faire une erreur d’orthographe dans un article consacré précisément à un correcteur d’orthographe en ligne. À la décharge du rédacteur, il est vrai que ledit correcteur ne détecte pas cette erreur. Dans la guerre des humains contre les machines, l’homo sapiens conserve un coup d’avance sur Skynet, concernant la bataille de l’orthographe.

*Sauf en musique où les temps correspondent aux divisions d’une mesure.

Illustration :  Horloge astronomique de Prague – Frédéric Rieunier / Licence Creative Commons

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Mire l’express !

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La visite expresse à Paris (moins de 12 heures), fin septembre, du prince héritier d’Abu Dabi, qui a rencontré Nicolas Sarkozy à l’Élysée, s’est plutôt mal passée.

La saga du Rafale aux Emirats Arabes Unis (3/3) : le temps des fâcheries, Michel Cabirol, latribune.fr, 21/02/2013

La définition de express

Adj. invar.

Qui a été fait, décidé, exécuté à la hâte.

Le Grand Robert de la langue française (accès payant)

La définition de exprès, expresse

Qui manifeste de la façon la plus formelle et la plus impérative la volonté de quelqu’un.

Cnrtl.fr

Ce que j’en dis…

Exprès, express ou expresse ? Il y a dans ces graphies de quoi tourner la tête des plus instruits. Si l’on écarte l’adverbe exprès, l’adjectif le plus employé est vraisemblablement express (qui demeure donc invariable au féminin). Curieuse orthographe que celle de ce mot. Il paraît avoir été rédigé de façon si expéditive qu’il lui manque un e à la fin. Ceci tient à l’origine du terme.

Express vient de l’anglais express, qui désigne un train spécial ne s’arrêtant pas aux gares intermédiaires. Par extension, ce substantif est devenu un adjectif, qui qualifie une action accomplie rapidement. Dans la phrase qui nous occupe, il aurait donc fallu évoquer une visite express à Paris. L’erreur est étonnante, car l’article dont elle provient ne semble pourtant pas avoir été écrit de manière express.

Illustration :  State Records NSW – Flickr / Licence Creative Commons

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Et ta mer, elle bat son plein ?

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L’Expansion.com se livre au jeu des ressemblances et des différences entre les deux groupe alors que les négociations battent son plein.

Hollande face aux salariés victimes des plans sociaux,
lexpansion.lexpress.fr, 29/01/2013

L’expression battre son plein

Dans cette expression empruntée à la langue des marins, son est bien un adjectif possessif et plein un substantif, les meilleurs auteurs se rangent à ce point de vue.

Plein (battre son) in Questions de langue sur le site de l’Académie française

Ce que j’en dis…

Le monde est divisé en trois catégories de personnes : celles qui savent, celles qui ignorent et celles qui croient savoir. Concernant l’expression qui nous occupe, votre serviteur appartenait jusqu’à ce jour à la dernière. Dans l’expression battre son pleinson est bien un adjectif possessif, comme dans son anniversaireson verre de bièreson mal de crânePlein est quant à lui un nom et non un adjectif, de la même manière qu’on évoque un plein d’essence.

À l’origine, l’expression concerne le monde de la mer. On dit que la marée bat son plein lorsqu’elle a atteint son plus haut niveau. Pour faire simple : c’est la marée haute. L’expression viendrait, selon le Wiktionnaire, du fait que les vagues battent à ce moment-là la ligne de haute mer.

Dans la phrase qui nous intéresse, l’auteur écrit : « les négociations battent son plein ». Cette erreur vient vraisemblablement d’une explication assez répandue sur cette expression*. Selon cette interprétation, l’expression dériverait de la phrase le tambour bat son pleinSon correspondrait à un volume sonore et plein serait un adjectif. La démonstration est rejetée par le Bon usage de Grevisse, qui la juge « fantaisiste ». Au roulement du tambour, on préférera donc celui des vagues.

*Dans un premier temps, votre serviteur envisageait d’ailleurs d’écrire un billet pour relayer cette fausse explication et montrer en quoi une phrase comme « les festivités battent leur plein » était fautive. Heureusement pour lui, il a d’abord croisé différentes sources, appliquant le méconnu proverbe « qui n’entend qu’une cloche n’entend qu’un son ».

Illustration : mikecogh – Flickr / Licence Creative Commons

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Beyoncé et la fée électricité

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Beyonce a littéralement électrifié le spectacle de la mi-temps du Super Bowl, dimanche à La Nouvelle-Orléans, peu avant que le match remporté par Baltimore devant San Francisco (34-31) soit interrompu 35 minutes à cause d’une coupure de courant.

A (re)voir: le show de Beyonce pendant le Superbowlnext.liberation.fr (avec le concours de l’AFP), 4/02/2013

La définition d’électrifier

Transformer une machine, une installation, etc., pour la faire fonctionner à l’énergie électrique.

Larousse

La définition d’électriser

Provoquer, par une impression vive, l’excitation, l’enthousiasme ; enflammer, galvaniser.

Larousse

Ce que j’en dis…

À l’évidence, l’auteur de cette phrase a souhaité commencer son article par une métaphore. En écrivant que « Beyonce a littéralement électrifié le spectacle de la mi-temps du Super Bowl », il voulait probablement mettre en avant l’énergie de la chanteuse (dont le prénom, Beyoncé, prend d’ailleurs un accent). Il aurait dû préférer à électrifier le verbe électriser, qui correspond au fait de susciter l’enthousiasme ou au fait de charger un corps d’électricité.

Le rédacteur de l’AFP a ainsi réalisé une attaque incorrecte pour son article. C’est d’autant plus dommage que celui-ci a été repris, souvent tel quel, par de nombreux médias*. On peut noter que, parmi eux, Ouest France a apporté une petite correction en employant le titre suivant : États-Unis. Beyonce a électrisé la mi-temps du Super Bowl. Mais, pour finir sur une charge négative, dommage que le verbe électrifier ait été conservé dans le corps de l’article.

*Il suffit d’entrer les premiers mots de la phrase évoquée ici dans un moteur de recherche d’actualités pour le vérifier.

Illustration : Val Entertainment – FlickrLicence Creative Commons

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